Commotion cérébrale

Définition, symptômes et séquelles. La commotion cérébrale se définit par l’ébranlement du cerveau. Il s’agit d’un type de traumatisme crânien qui résulte d’une chute ou d’un coup sur la tête et qui peut entraîner une perte de connaissance.- (www.hopitalpourenfants.com)

Maux de tête…

Été 1997…   Je suis assis au vestiaire du dojo. J’ai mal à la tête et j’ai des nausées. Tout le monde ne cesse de me répéter que je suis un peu « pâle ».  Pour moi, c’est évident !  Dix minutes auparavant j’ai reçu,  directement à la tête, un splendide coup de pied tourné de David, un de mes partenaires d’entrainement…  Je ne me posais pas de question, pris mon sac et retourna chez moi. Le lendemain, j’étais sur le tapis du dojo, prêt comme un scout pour un autre entraînement.

Avril 2017…   Je regarde les séries la LNH et je suis témoin de l’incident Crosby. Un bon coup de bâton à la tête. Tous les journalistes ont peur pour la carrière de « Sid the kid ».  Devra-il prendre une retraite anticipé !?  C’est quand même sa 4e commotion cérébrale. On ne joue pas avec le cerveau d’un athlète. C’est trop dangereux !   Deux jours plus tard, on annonce que Crosby sera de la partie afin de faire gagner son équipe.

Mai 2017…   Suite à un combat, un boxeur québécois repose à l’hôpital, dans un état critique.  Nous prions de tout cœur pour qu’il s’en sorte indemne.

Les précédents incidents sont loin d’être comparables. Tout de même, ces événements portent à réflexion. Rien n’a vraiment changé dans les mentalités. Nous sommes aujourd’hui plus renseignés sur le sujet, mais des accidents peuvent encore se produire. Les sports de combat peuvent être dangereux surtout s’ils sont pris à la légère.

Je ne me souviens pas exactement à quel moment avoir entendu pour la première fois le terme « commotion cérébrale ».  Il y a plus de 20 ans, lorsque j’ai débuté les arts martiaux, les différents médias et les professionnels de la santé n’abordaient jamais ce sujet. Il est possible que ma mémoire me joue des tours. Après tout, j’ai dû subir au moins sept commotions cérébrales dans ma vie. Alors c’est peut être un symptôme !

Depuis plusieurs années, le milieu sportif nous renseigne sur ce qu’est une commotion cérébrale, ses causes et ses conséquences. Dans tous les sports ou le contact est possible, voire même nécessaire, nous n’avons pas le choix en tant qu’intervenant, parent ou organisateur d’événements de se pencher sur ce sujet.

Lorsque nous sommes témoins d’un incident ou il y a un contact plus ou moins violent entre deux participants, nous nous devons être en mesure de savoir ce qui en retourne. Dans tous les cas, tout le personnel (arbitre, soigneur, entraîneur) et les parents,  lorsque ce sont des athlètes âgés de moins de 18 ans, doivent appliquer la bonne procédure. Une négligence infime soit-elle, peut avoir des conséquences négatives sur l’athlète. Alors, il est de notre responsabilité d’obtenir le plus d’informations possibles sur ce sujet.

En sport de combat, la mentalité de ne pas laisser paraître ses faiblesses et de passer par-dessus la douleur est encore présente. Je ne suis pas là pour juger cette manière d’entrainer ou de combattre. Au contraire, je crois que les sports de combat n’ont pas de place au découragement et on ne doit pas baisser les bras lorsque l’on rencontre des obstacles. Cependant, la société change, les mœurs également. Ce qui se faisait il y a 40 ans n’est pas nécessairement mauvais, mais on peut le modifier et le rendre au goût du jour. Un sport de combat reste un sport de combat. Ne nous mettons pas la tête dans le sable, il y a des risques, c’est évident ! J’ajouterais même que ce n’est pas pour tout le monde !

La maturité du cerveau

Pendant plusieurs années, la biologie estimait que le cerveau humain atteignait sa maturité vers l’âge de 20 ans. De récentes études prétendent que le cerveau humain pourrait continuer de se forger et finir sa maturité vers 30 ans.

Si le cerveau continue de se forger jusqu’à 30 ans, nous devons d’autant plus faire attention aux pratiquants de tous les groupes d’âge et en particulier les enfants.

Dans le même ordre d’idée, j’ai assisté il y a plusieurs années à une présentation sur la corrélation qui existait entre les symptômes des commotions et la dépression. Dans cette présentation, on nous indiquait que les activités cérébrales sont comparables chez une personne ayant subi une commotion et une personne en état dépressive.

Le rôle des  parents

Tous les bons parents souhaitent le meilleur pour leur enfant.  Ils leurs transmettent le plus d’outils possibles pour qu’ils se développent pour leur futur. Cependant, il est primordial de connaître les effets des blessures à la tête, surtout si l’enfant pratique des sports de combat.

Il y a plusieurs courants de pensée par rapport aux sports de combat en bas âge. Certains commentaires négatifs ne rendent pas tout à fait les bienfaits de ce que les sports de combat peuvent apporter.

Les parents qui inscrivent leur enfant dans un sport ou les contacts sont autorisés, doivent se renseigner sur les règles de compétition et sur les mesures à prendre en cas de blessures. La FQBO (Fédération Québécoise de Boxe Olympique), par exemple,  a instauré un protocole concernant les « commotions cérébrales » et forme ses officiels et ses entraîneurs afin de prévenir les blessures évitables.

Dans le même ordre d’idée, cette fédération a mis en place un système compétitif pour les 11 ans et moins ou les jeunes enfants ne peuvent recevoir aucun coup à la tête. C’est une manière de les initier de façon sécuritaire et de les encadrer techniquement et tactiquement. L’initiative de la FQBO n’est cependant pas reprise par toutes les autres organisations sportives.

Dans certaines organisations sportives martiales, les contacts à la tête sont interdits aux 18 ans et moins avec des techniques de mains. Les coups de pieds doivent effleurer la surface de la cible. Si, à la réception du coup reçu, la tête fait un mouvement vers l’arrière, une pénalité est immédiatement appelée. Les organisateurs d’événements doivent s’assurer que les juges et arbitres appliquent le règlement uniformément. Le contraire cause souvent des accidents malheureux. Toute bonne organisation sportive qui aspire à la crédibilité passe par l’application stricte des règlements. De plus, ces tournois sont chapeautés par un médecin et, c’est à lui que revient la décision finale d’établir si un participant, suite à un coup à la tête, peut continuer de prendre part à l’événement.

La décision d’inscrire son enfant dans un sport de combat appartient essentiellement aux parents.  Toutefois, nous ne pouvons pas oublier la responsabilité qui en découle.

Symptômes de la commotion cérébrale

 

Symptômes et signes physiques – Étourdissements

– Maux de tête

– Perte équilibre

– Nausées

– Amnésie partielle/ perte de conscience

Trouble comportemental – Irritabilité   

– État dépressif

– Anxiété

Troubles cognitifs – Mémoire

– Temps de réaction

– Confus

Trouble de sommeil – Insomnie

– Somnolence

 

Normalement les symptômes disparaissent entre 7 et 14 jours. Si vous croyez que vous ou votre enfant a subi une commotion cérébrale, il doit être suivi par un professionnel de la santé.

Réflexion

C’est un sujet que nous ne devons pas prendre à la légère. Jadis, certains d’entre nous aurions aimé, sans l’ombre d’un doute,  avoir eu autant de connaissances et d’informations sur le sujet.

Si nous voulons que nos sports soient encore d’actualité, nous devons tout mettre en œuvre afin de promouvoir  la pratique des sports de combat et des arts martiaux sécuritaires.

La majorité des accidents sont évitables. Une mauvaise préparation, des équipements inadéquats ou endommagés, mauvais « matchmaking », catégories de poids et d’âge non-respectées sont des facteurs déterminants dans les causes de blessures.

Alors si tous les intervenants du milieu se mettent d’accord et travaillent dans le même sens, nous pourrons espérer que nos pratiquants jeunes et moins jeunes resteront le plus loin possible des commotions cérébrales. Mais n’oubliez pas que vous avez fait le choix de pratiquer un sport de contact. Il y aura toujours un risque !

 

Crédit photo : jeffletarte.com

Marc-André Parent B.Sc. Intervention sportive

Dès les premiers coups de poing à son premier entrainement, Marc-André a eu la piqûre pour les arts martiaux. Il a débuté l’enseignement à titre d’assistant très tôt et s’est vu naitre une passion qui depuis 20 ans ne ceMAP (4) (Small)sse de croitre.

Titulaire d’un 4e dan en Nick Cerio’s Kenpo, ceinture marron en shotokan et bachelier en intervention sportive, instructeur certifié niveau 2 par la FQBO.  

Dans ses articles, il vous partage ses opinions sur plusieurs sujets d’actualités entourant le monde des sports de combat.

Il a pour mission de nous interroger, de réfléchir mais surtout d’échanger avec tous les pratiquants.