« Se préparer pour, ce n’est pas nécessairement faire comme… »

-Frédéric Aubert

 

Pour un instructeur de karaté, enseigner à des enfants peut s’avérer ardu à l’occasion.

Cependant, plusieurs concepts sont souvent oubliés ou tout simplement mal expliqués pour garder la motivation chez cette clientèle.

La clientèle 6-11 ans est le pourcentage  le plus élevé dans la majorité d’un club. C’est pourquoi qu’il est important d’être à la fine pointe des connaissances pour intervenir auprès de celle ci.

Lorsqu’un instructeur en est à ses début comme enseignant, il a le réflexe de construire ses cours avec ce qu’il connait. Il imitera son propre instructeur en répétant les mêmes exercices qu’il a réalisé durant son propre entrainement. Malheureusement, il n’adaptera pas les exercices avec la clientèle visée. Par conséquent, ses élèves se retrouveront devant des exercices soit trop difficiles à réaliser ou redondants. C’est à ce moment que l’instructeur se retrouve  devant un groupe qui a de la difficulté à participer. Les comportements de certains peuvent déranger le bon déroulement du cours.

Dans un cadre d’enseignement ou l’engagement moteur est à l’avant plan,  on devrait connaître les 5 bases d’un exercice qui se veut « motivant ».

  1. Dynamisme: L’élève doit être amené à bouger au cours de l’exercice choisi. Le besoin de mouvement peut être ressenti après quelques minutes lorsque les apprenants cherchent un moyen de bouger et adoptent alors un comportement déviant. Ils ont besoin d’engagement moteur, c’est-à-dire, de se déplacer dans l’espace et que cette activité soit intense.
  1. Originalité: Un apprenant qui s’exclame ayant hâte de commencer l’activité renseigne sur la teneur de son originalité car il suscite l’étonnement. La nouveauté d’un exercice est un atout. Si les apprenants n’ont jamais fait l’exercice en question et que la démonstration augmente le désir d’y participer, alors le but est atteint.
  1. Charge affective : La charge affective est très difficile à atteindre pour un entraineur de karaté qui enseigne à plusieurs groupes d’âge et de niveau en même temps. Elle est déterminée par un besoin de se dépasser. Lorsque c’est trop facile, l’apprenant se désintéresse rapidement et s’ennuie. Ce comportement peut vite se transformer en comportement inapproprié. Le même résultat se remarque lorsque l’exercice est trop difficile. L’apprenant souffre alors d’anxiété face à taux de réussite trop bas. Ce sentiment est accentué lorsqu’il se compare à d’autre qui peuvent le réussir. Cela peut détruire sa confiance et sa motivation. Il est alors important de trouver une zone de progression ou l’erreur est possible mais la réussite également. L’entraineur doit trouver les zones en questions en fixant des taux de réussite.
  1. Sens : On a pu entendre souvent des instructeurs dire : « c’est comme ça parce que c’est comme ça !» ou bien : « Parce qu’on fait ça comme ça ! » Il va de soi que le désir de comprendre de l’élève est bafoué. Tous les élèves, sans exception, doivent comprendre l’utilité de tel exercice. Ils peuvent ainsi établir des liens entre les exercices proposés et l’objectif ultime.
  1. Ouverture : L’enseignement de séquences prédéterminé comme une série de parades identifiées par des numéros ne favorisent pas une ouverture. L’entraineur ne fait qu’enseigner la totalité des objectifs sans passer par une ouverture. On doit pouvoir faire évoluer l’exercice et l’individualiser.

Bien entendu l’exercice n’est pas obligé d’atteindre une note parfaite pour qu’il soit motivant. Cependant, il faut déceler la dimension la plus importante afin qu’il le soit. Ce qui les plus important selon moi, c’est de « ne pas vouloir faire comme… » Les possibilités sont infinies, Soyez créatifs et innovateurs même si cela n’est pas tout à fait dans les normes. Vos élèves en seront plus motivés et surtout plus content de revenir à leur prochain cours.

 

Crédit photo : Jean-François Letarte

Marc-André Parent B.Sc. Intervention sportive

Dès les premiers coups de poing à son premier entrainement, Marc-André a eu la piqûre pour les arts martiaux. Il a débuté l’enseignement à titre d’assistant très tôt et s’est vu naitre une passion qui depuis 20 ans ne ceMAP (4) (Small)sse de croitre.

Titulaire d’un 4e dan en Nick Cerio’s Kenpo, ceinture marron en shotokan et bachelier en intervention sportive, instructeur certifié niveau 2 par la FQBO.  

Dans ses articles, il vous partage ses opinions sur plusieurs sujets d’actualités entourant le monde des sports de combat.

Il a pour mission de nous interroger, de réfléchir mais surtout d’échanger avec tous les pratiquants.