Ton prochain passage de grade

Il est toujours difficile en tant qu’instructeur de prendre la décision de ne pas mettre le nom d’un étudiant sur la liste des prochains postulants pour un passage de grade. Cette décision doit être la plus éclairée possible même si parfois l’objectivité fait place à la subjectivité.

Afin de comprendre plus les raisons qui poussent un instructeur à ne pas vous inscrire sur un « examen de ceinture » (un terme qui pourrait être remplacé éventuellement), avec l’aide de certains collègues nous avons ressortis les raisons majeures qui nous poussent à prendre une telle décision.

Les concepts de base

Dans les arts martiaux, comme dans toutes disciplines sportives, il existe certains critères d’exécution afin d’obtenir un niveau technique adéquat pour le grade postulé. Bien entendu, les critères ne sont pas figés. Certains sont plus important que d’autres. Voici quelques exemples :

L’équilibre

La coordination

La vitesse

L’agilité

L’endurance musculaire

La force

Chacun de ses aspects, s’ils sont bien expliqués, favoriseront la réussite des critères techniques lors des cours et par le fait même le passage de grade. Si vos pieds ne sont pas bien alignés pour exécuter un coup de poing, il est fort probable que vous n’êtes pas en équilibre. Cette perte d’équilibre entraînera des lacunes sur tous les autres concepts de base pour votre pratique martiale.

L’assiduité et l’implication

Ne mentez pas à votre instructeur. Si vous ne pratiquer pas à l’extérieur du dojo, il le saura. Nous n’avons pas besoin d’être devin pour s’en apercevoir surtout si l’instructeur a plusieurs années en dessous de la cravate.

Vos présences aux cours n’est certes pas obligatoire mais est un gage et un signe de « dédication » de la part de l’étudiant. Un étudiant que l’on voit occasionnellement à ses cours pour une multitude de raison n’aide pas sa progression. Ce n’est pas aux instructeurs de prendre la responsabilité du manque de régularité dans l’entrainement. On doit composer avec le contexte de chacun mais sans perdre le programme d’enseignement qui doit être livré à chaque grade.

Se présenter aux entraînements est un bon début mais il faut s’y mettre. On doit suer, se mettre dans une zone favorable aux développements des capacités. On surnomme cette zone, la zone de la « délicieuse incertitude ».  Jamais trop difficile pour se décourager mais jamais trop facile pour se tourner les pouces.

Le temps

Ce concept de temps à chaque ceinture a souvent mis les instructeurs dans le pétrin. Les pratiquants demandent souvent combien de temps prend il entre telle ou telle ceinture? La réponse donnée est le temps MINIMAL requis pour l’obtention du grade en question. Le pratiquant ayant fait le temps requis s’attend à être invité sur un examen imminent. Mais ses attentes sont souvent trompeuses. Car le temps minimal requis ne compte pas les jours fériés, les vacances de Noël et d’été, les weekend partis en famille, la réunion de parents, le petit dernier qui est malade, toutes les raisons ou l’étudiant a manqué des cours pour lesquels le temps n’est pas compter en mois ou en semaine mais en nombre d’entrainement.

Oui mais je suis prêt!

L’argument qui tue! Lorsque l’étudiant semble prêt ou dit qu’il l’est, il est préférable de le mettre dans une zone ou il aura à se dépasser. Il pourrait faire la démonstration devant un groupe différent que le sien. L’instructeur peut demander à un de ses collègues ce qu’il en pense. Autant les enfants ou les adultes pratiquants doivent comprendre que les instructeurs ne veulent qu’une chose, vous rendre fier sans avoir à faire des entourloupettes ou vous mentir sur votre progression. Les instructeurs sont la pour vous donner des outils afin d’y réussir mais ce ne sera pas nécessairement facile. Avec un peu de motivex et de moraline (concept emprunté à un sergent instructeur) je crois que l’on peut tous arriver à être fier de ce que l’on a accompli.

Bref, l’instructeur veut à tout prix le bonheur de ses étudiants. Cependant, il est important de se baser sur des critères clairs, concis et courts afin d’avoir le plus d’objectivité. Si les critères sont bien expliqués au départ, les étudiants seront plus réceptifs aux décisions prise par l’instructeur.

 

Crédit photo : jeffletarte.com

Marc-André Parent B.Sc. Intervention sportive

Dès les premiers coups de poing à son premier entrainement, Marc-André a eu la piqûre pour les arts martiaux. Il a débuté l’enseignement à titre d’assistant très tôt et s’est vu naitre une passion qui depuis 20 ans ne ceMAP (4) (Small)sse de croitre.

Titulaire d’un 4e dan en Nick Cerio’s Kenpo, ceinture marron en shotokan et bachelier en intervention sportive, instructeur certifié niveau 2 par la FQBO.  

Dans ses articles, il vous partage ses opinions sur plusieurs sujets d’actualités entourant le monde des sports de combat.

Il a pour mission de nous interroger, de réfléchir mais surtout d’échanger avec tous les pratiquants.